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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties

Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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8 mai 2009

Changement d'adresse du site internet

Suite à une lettre de mise en demeure de l'Agglomération de Montpellier qui m'informe avoir déposé la marque "écolothèque" depuis 2005, je suis contrainte de changer le nom de domaine de mon site. Le lien que j'avais précédemment fourni est donc caduc. Vous pouvez continuer à me lire sur http://consommermoinsvivremieux.com Pensez à changer vos favoris!!!! A bientôt Laurence
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28 avril 2009

Vidéo

Je ne peux pas résister au plaisir de vous mettre en lien ci-dessous une petite vidéo...
http://contactfestival.ning.com/video/on-the-moon

Nous avons réalisé ce tournage à Erqui, en Bretagne, sur la côte nord, pour une compétition de danse contact...
Cela dure cinq minutes...

10 mars 2009

L'écolothèque

Bonjour à tous,

je voulais juste vous donner quelques nouvelles.

Vous signaler d'abord la naissance de mon site internet. C'est là-bas désormais que j'écrirai. Je continuerai à témoigner sur mon expérience de la simplicité volontaire et sur les pas que je fais en avant ou en arrière ! Alice ne me rejoint pas sur ce projet, trop occupée qu'elle est à danser et à écrire avec moi de nouveaux livres pour Jouvence ! A ce propos, sachez que les deux prochains sortiront au mois de novembre !

Vous regretterez sûrement sa présence mais sachez qu'elle prend beaucoup de plaisir à ce qu'elle fait et c'est tout de même là l'essentiel ! Et puis, quand on est habitué à fréquenter un lieu, c'est difficile de déménager et d'en accepter un autre, je comprends cela, mais j'espère que vous saurez encore me faire confiance et que vous prendrez toujours du plaisir à lire les nouveaux articles.

Ce blog ne sera pas fermé bien qu'il soit en train de mourir de sa belle mort !

Merci encore pour vos messages reçus sur notre boite mail!

A bientôt sur l'Ecolothèque

Laurence

1 février 2009

A paraître en mars 2009!

Vous trouverez ici les références du livre sur le désencombrement qui paraîtra très bientôt chez Jouvence.

Nous tenons à remercier chaleureusement Jacques Maire, Christophe Lecomte, Estelle Mézière et Virginie Essel pour leur gentillesse, leurs qualités humaines et leur accueil.

Nous sommes ravies d'appartenir à une maison d'édition respectueuse de l'être humain, de l'environnement social et écologique. Fières aussi de défendre les couleurs de Jouvence qui développe les thèmes qui nous tiennent à coeur et accueille ses auteurs avec le souci d'échanger, de dialoguer, de partager. Difficile à concevoir dans ce monde difficile qu'est l'édition!

Merci à eux et à vous, lecteurs et journalistes, sans qui nous n'aurions pas cru cette aventure possible.

A suivre, bientôt, les aventures d'Alice et Laurence (et non plus Aspen et Cherryplum) sur un site (et non un blog) avec d'autres projets, d'autres formes d'écriture. Bref, autre chose, dans la continuité de ce blog mais différent tout de même.

Plus concret, plus intime, plus proche de ce que nous sommes chacune, plus écléctique aussi.

Nous dirons adieu avec nostalgie à ce blog qui nous aura tellement apporté. Mais il est temps pour nous que notre site nous ressemble totalement, ce qui n'était plus le cas de celui-ci.

A bientôt donc, on vous tiendra au courant!

Laurence

27 janvier 2009

Aller de l'avant

Je ne sais pas encore ce que je vais mettre derrière ce titre. Le titre est venu, tout seul, sous mes doigts... C'est parce qu'en ce moment, j'ai l'impression très nette, pour la première fois de ma vie, d'aller absolument à l'aveuglette, mais pour autant, sans trop de crainte, vers l'avant.
J'avais, depuis l'enfance, un destin tout tracé. Je savais ce que je voulais, je suis allée droit au but. Des études qu'on pourrait qualifier de réussies, un concours obtenu du premier coup, un diplôme d'enseignement à 23 ans, un métier, donc, puis rapidement après un compagnon, une maison, un enfant...
Voilà, j'étais pour ainsi dire arrivée. Du moins, arrivée aux objectifs premiers que je m'étais fixés.
Et après ... ?
Après, une deuxième grossesse, ce blog, des questions nouvelles, du temps pour redéfinir des projets, faire émerger les rêves qui n'avaient pas eu leur chance dans la première partie de ma vie...

Des rêves qui prennent forme lentement. Des rêves qui me surprennent par leur manque de netteté... Je n'ai jamais eu des rêves flous... mes envies étaient ciselées au laser, jusqu'à présent.
Alors que là, je veux danser... Cela, au moins, paraît très simple et clair. Mais encore ? Mais comment ? Mais avec qui et pourquoi ?
Tout cela, je ne sais pas.
Je veux danser. Le plus possible. En tous lieux. Sans forme imposée, justement. Je ne veux plus m'enfermer, pour l'instant, dans des formes figées qui, si elles ont le mérite de me rassurer, ont aussi celui plus insidieux de me couper de mon ressenti. (et cela n'est peut-être pas un hasard si cela est rassurant !)

Je veux danser donc.
Donc, je danse. Je danse chaque fois que j'en ai l'occasion. A la maison, avec mes enfants.
Je prends des stages, assez régulièrement. (pour ceux qui ont suivi l'épisode où je m'interrogeais sur comment concilier convictions écologiques et besoin d'aller à la "capitale" (Rennes) pour danser, c'est ainsi que j'ai résolu la quadrature du cercle : je me déplace moins, mais pour plus longtemps). Je vais en proposer aussi. Et puis, je danse avec des gens, je monte un petit duo avec une copine, je travaille avec d'autres danseurs sans qu'aucun de nous ne sache où cela nous mènera... et peu importe. La seule chose un peu claire, c'est l'envie d'aller apporter la danse dans la rue.
Pour la première fois, je prends conscience, dans ma chair, que ce qui compte, c'est le chemin. Je danse, alors à quoi bon savoir déjà ce que cela donnera dans trois ans ? Pour autant, je ne reste pas sans rien faire, je lance des fils, je tends des perches, j'essaie d'en attraper et on verra bien ce qui viendra à moi, ce que la vie me proposera.
En attendant, c'est si bon d'être en chemin... surtout en dansant !

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8 décembre 2008

Un jour, on s'ra mort

J'ai eu la chance d'aller à Paris pour proposer une conférence sur la simplicité volontaire la semaine dernière. Celle-ci avait lieu non loin du cimetière du Père Lachaise. Comme j'avais deux heures devant moi, j'ai décidé d'aller y faire un tour... Je n'avais jamais visité ce cimetière-là. En règle générale, j'aime bien les cimetières. On y est tranquille pour se promener et méditer et je trouve toujours salutaires et saines les réflexions qui me viennent. En général, cela tourne autour de la briéveté de la vie et de l'urgence de la vivre du mieux qu'on peut, de la chance que j'ai d'être entourée d'autant de gens que j'aime et qui sont, pour le coup, encore vivant... du bonheur de les savoir tous en vie ! Je m'interroge aussi sur les fantômes, je pense à mes chers disparus, à mes ancêtres inconnus mais dont le sang coule dans mes veines... Bref, c'est toujours plutôt régénérateur, même si les tombes d'enfant me font toujours pleurer et si mon coeur se serre parfois devant telle ou telle autre.
Tout cela a été au rendez-vous à Paris. Certaines tombes, si vielles, si abandonnées, sont véritablement poignantes... Il y a des caveaux de célébrités qui m'ont étonnés : la tombe de Chopin est si fleurie par exemple !!! Qui donc vient mettre autant de fleurs sur sa tombe ? Ses proches ? Des passionnés de musique ? Celle de Desproges m'a fait rire "Desproges est enterré ici, étonnant, non ?" pouvait-on lire dessus..
Mais surtout, surtout, j'ai été frappée par la taille de certains caveaux, par l'ostentation de certains autres. Ces tombes, si chères, si grandes, si lisses, que montrent-elles ? Viennent-elles dire qu'il y a là-dessous quelqu'un qui en son temps a été riche et puissant ? Viennent-elles dire que ses descendants sont encore riches et puissants ? Viennent-elles dire que le mort est un être "cher" ? Est-ce que c'est la famille, ou l'ex-vivant qui a fait le souhait d'une si belle dalle de marbre ? Une fois mort, a-t-on encore besoin d'étaler ses richesses ?
L'autre réflexion qui m'est venue est que je ne voulais pas être enfermée dans une boite en bois, laquelle serait enfermée dans un caveau en pierre, lequel serait chapeauté d'une dalle de marbre. Je ne veux pas non plus être incinérée. Je souhaiterais, mais je crois que c'est interdit, être couchée dans un simple linceul dans la terre, et que mon corps soit rendu au cycle des éléments, à la grande roue de la vie. Qu'il soit mangé par les vers et disparaisse... Si possible, j'aimerais qu'on plante un arbre au dessus de mon corps...
Ceux qui m'aiment pourront ainsi, s'ils en éprouvent le besoin, venir se recueillir quelque part... mais une fois qu'eux aussi seront morts alors mon corps ne prendra pas de la place aux vivants... et il n'y aura plus trace de moi. Sauf à travers mes descendants.

16 octobre 2008

Gommage corps au marc de café

Par Laurence

Jusqu'à présent, j'utilisais le marc de café comme fertilisant pour les plantes du jardin, sans savoir d'ailleurs si c'était très efficace. Mais depuis hier, je lui ai découvert un autre atout qui m'intéresse bien plus!

Sur les conseils d'une de mes très bonnes amies, j'ai utilisé le marc de café comme gommage corporel. Sur peau humide, j'ai massé chaque partie de mon corps (même les plus fragiles comme le visage et les seins) avec cette mixture grumeleuse. J'avais laissé sécher le marc dans un bol pendant la journée parce que je ne souhaitais pas une texture trop boueuse.

Je n'ai pas du tout été gênée par l'odeur (pourtant je n'aime pas le café) et je dois avouer que j'ai adoré le côté régressif de la chose : m'enduire le corps de "terre" et devenir toute marron, comme lorsque, gamine, j'avais passé une journée à jouer dans la bouillasse avec mon cousin, c'était vraiment jouissif.

J'ai rincé puis je me suis savonnée, c'était bizarre de voir le savon glisser tout seul sur la peau et mousser plus qu'à l'ordinaire!

Et le résultat? Impressionnant! Une peau de velours, extrêmement douce, même sur les parties calleuses. Ce matin, au réveil, la peau est toujours aussi douce, ce que je n'avais jamais connu avec les gommages corporels vendus en boutique dont les effets sont de très courte durée. Et de ma longue expérience de consommatrice de cosmétiques, je peux vous dire que je n'ai jamais vu un résultat aussi probant!

Bien sûr, vous n'avez pas l'odeur de "fleur de lotus" ou "fraicheur printemps" et il faut choper le coup de main pour bien se rincer et nettoyer sa douche devenue marron mais plus économique, plus écologique, plus pratique, connais pas! Moi j'adopte!

Merci Nath!

21 septembre 2008

Réflexions sur le manque de temps

Les Africains ont le temps et les occidentaux ont l'heure... paraît-il.  A tout prendre, je préférerais ne pas avoir l'heure, mais avoir du temps. Or, le temps est devenu un luxe inouï de nos jours, pour nombre d'entre nous, qui passons nos journées à courir après la montre... et non pas après le temps, puisque, jusqu'à preuve du contraire, les journées font vingt quatre heures pour tout le monde... Mais nous croyons tout de même manquer de temps et ce manque de temps cause des ravages : écologiques, psychologiques, physiologiques...

Physiologiques parce que le stress et le manque de temps nous font rogner sur les heures de sommeil, nous font avaler des repas en quatrième vitesse, ou manger des sandwichs ou des « nouilles steak » vite préparés, nous font courir toute la journée, nous font zapper la sieste qui nous remettrait les idées en place et qu'au bout d'un moment, le système se met à fonctionner de travers. Comme une machine qui n'est pas entretenue, le moteur surchauffe, les engrenages manquent d'huile, ça coince, ça tire, ça déraille et ça finit par casser... Notre organisme a besoin de temps de pause, de relâche. Il a besoin qu'on prenne soin de lui, qu'on ne le soumette pas à une pression permanente. Le stress l'agresse et rien ne vient permettre une saine récupération.

Écologique ensuite parce que c'est à cause de ce fichu prétendu manque de temps que nous faisons n'importe quoi : nous prenons la voiture pour nous déplacer, parce qu'il faut arriver vite, repartir vite, passer à autre chose vite au lieu de nous déplacer en vélo, à pied, à cheval, en diligence, que sais-je encore. Parce que nous choisissons trop souvent les solutions de « facilité » qui en tout cas s'achètent rapidement pour résoudre un certain nombre de nos problèmes et faire face à l'immense majorité de nos besoins. Plats tout prêts au lieu de cuisiner. Médicaments produits à grand renfort de chimie contre le mal de crâne (soulagement immédiat) quand la solution serait d'aller s'allonger deux heures ou de prendre des vacances. Objets manufacturés et achetés en grande quantité  au supermarché du coin quand il faut offrir un cadeau à un proche (c'est sûr que le temps que vous appreniez à tricoter et que vous finissiez ce pull, il va se passer quelques semaines ou quelques mois...), robots ménager pour faire le travail à notre place, fromage acheté préemballé dans sa barquette en poly-plastique parce qu'on n'a pas le temps de faire la queue, j'en passe et des meilleures. Une vie plus lente, plus calme, nous laisserait le temps de mesurer l'impact de nos actes sur l'environnement, nous permettrait d'être plus en adéquation avec notre planète, nous permettrait, aussi, de nous souvenir que nous ne sommes pas simplement en visite sur la Terre, mais que nous faisons partie intégrante d'un système complexe et qui nous dépasse et que si une partie de ce système se met à dérailler, c'est tout le système qui en pâtit... et ça nous retombe dessus, puisque nous sommes le système.

Psychologiques enfin parce que pendant que nous courons après le temps, nous en oublions de vivre. La vie, c'est pour quand la déclaration d'impôts sera terminée, ou quand les enfants seront couchés ou pour quand le linge sera étendu et le dossier urgent truc bouclé... Et pendant que nous nous dépêchons de faire tout cela, de rentrer à la maison, de presser la purée, de faire un bisou aux enfants pour ne pas rater le début du film, pendant que nous nous dépêchons de nous promener ou même de faire l'amour  nous ne profitons de rien. Et une fois tout cela fait, il reste si peu de temps !!!

Je me surprends encore régulièrement à aller me promener avec les enfants parce qu'ils veulent sortir et me trouver à leur dire sans arrêt, allez, on avance, on avance... Mais pour aller où ? ... Et pour faire quoi après ? C'est là qu'ils sont, eux, dans l'ici et maintenant, alors que moi je suis toujours à penser à après, quand je serai ailleurs, quand je serai là où je voudrais être maintenant... Du coup, je me gâche le plaisir, je leur gâche le plaisir et quand on est rentrés bien vite on enchaîne sur la course pour faire le repas vite  (ça revient souvent, les repas, si en plus on y passe des heures !), la course pour débarrasser, la course pour .... STOP!!!!

Quand je me vois, quand j'arrive à prendre assez de recul pour m'observer, j'hésite entre le rire et les larmes. Cela a un côté si pathétique... Allez, dépêchons-nous de vivre... pour mourir plus vite ? Mais à courir tout le temps, on n'est jamais dans la vie. On n'est jamais à profiter de rien. Or, les « corvées » quoiqu'on en pense et quelque soit l'organisation rationnelle qu'on instaure, font partie de la vie et sont même une très grande partie de la vie. Alors, faut-il se mettre en apnée tous les jours, plusieurs heures par jour en espérant pouvoir profiter plus tard ? Je rentre à pied de l'école (qui est aussi mon lieu de travail) et souvent... je rentre vite. Pourtant, la balade est sympa, je passe le long de champs, sous des chênes magnifiques, je pourrais m'arrêter pour cueillir quelques mûres, ramasser des châtaignes (les premières commencent à mûrir) ... je pourrais en profiter là, tout de suite, au lieu d'attendre d'être chez moi... Parfois, j'y arrive, mais dans les périodes de rush, où je crois avoir cent mille choses indispensables à faire... j'oublie.

Gandhi aurait dit, un matin avant une journée particulièrement chargée : « j'ai tellement de choses à faire, il faut que je médite encore plus »... C'est si facile de se laisser emporter par le tourbillon... il faut une grande force de caractère pour résister. Et puis, tout est fait pour nous faciliter la vitesse ! Tout est fait pour nous faire croire que vite, c'est mieux. Les robots ménager, pour en revenir à eux, râpent votre carotte bien plus vite que si vous le faisiez à la main, nous sommes tous d'accord là dessus. Mais il faut trois fois plus de temps pour les démonter, laver, remonter que pour laver une petite râpe. Alors à moins d'avoir une armée à nourrir, cela en vaut-il vraiment la peine ? Et est-ce vraiment mieux que les choses soient faites vite ? Notre rapport au temps est complètement perverti. On veut une carotte, on va l'acheter. Hop, ni une ni deux, c'est fait. Depuis que je jardine, je me rends compte que ce rapport au temps est modifié : si je veux une carotte, il faut d'abord que j'attende la bonne saison pour la semer. Puis que j'attende encore deux mois qu'elle daigne pousser. Et au bout du compte, j'aurai peut-être une carotte, mais peut-être pas. Elle sera peut-être grosse, peut-être minuscule, ou biscornue, ou à moitié mangée par un vers ou un mulot... Mais entre temps, en attendant ma carotte, je l'aurai regardée pousser, j'aurai pris du plaisir à la semer (sauf si ce jour là il fallait semer vite pour faire autre chose après !) et elle aura un goût incomparable !

Alors, ce manque de temps, il faut l'analyser. Est-il vraiment réel ? Toutes les mères de familles connaissent plus ou moins ce marathon du soir, qui commence vers 18h et où il faut enchaîner l'éventuelle surveillance des devoirs, le repas à préparer, les toilettes à faire, les cartables à vérifier, le repas à prendre, les dents à brosser, les pyjamas à enfiler, l'histoire à lire... et tout ça en temps limité pour que les enfants ne soient pas couchés trop tard ! Quel stress ! Difficile de faire passer ces choses-là à la trappe... La plupart d'entre nous avons des échéances, des dates limites, des choses à faire dans des temps limités... Source de stress et de calculs frénétiques sur comment on va faire pour réaliser tout ça dans les temps, etc. De même, au travail, ce sont souvent des délais impossibles à tenir, des engagements qui nous étranglent... Alors ? Alors, difficile de lutter. Mais un tout petit changement d'optique peut aider, au moins dans certaines situations.

Puisqu'il faut cuisiner, autant en profiter pour cuisiner... puisqu'il faut débarrasser, peut-on imaginer le faire avec plaisir ? Tranquillement ? Peut-on aussi accepter le fait que les échéances sont parfois trop courtes, et donc qu'immanquablement on va "rater"... du coup, peut-on réussir à ne pas s'en vouloir, ne pas se flageller parce que nous sommes simplement des humains et pas des machines ?

En fait, la vraie question est peut-être : peut-on ralentir dans sa tête ? Peut-on, au moins de temps en temps, laisser tomber la montre, les horaires, les timing, les courses contre le temps ? Si la réponse est oui, alors vous avez tout gagné. Et vous serez étonnés du nombre de chose qu'on peut vivre (et non pas faire) en un quart d'heure quand on est détendu.


11 septembre 2008

Avancer, reculer...

Bonjour à tous
C'est la rentrée, vous l'avez sûrement remarqué ! :-) Peu de temps pour écrire, peu de temps pour penser tout court... et puis nous avons eu des aventures ! Nous avons été interviewées hier pour une émission de France Culture, prévue le 13 octobre (plus de détails ultérieurement) et cela a été un assez grand stress. En effet, l'idée était de voir comment nous vivions... Donc des gens, des inconnus, sont venus chez moi !!! D'où un grand, très grand ménage de printemps, pour éviter d'avoir trop honte devant le bazar. C'est là que je me suis rendu compte que ma maison n'est jamais complètement rangée. Quand une pièce est nickel, c'est souvent que j'ai lâché du lest sur le reste. Et bien, je vous l'affirme, c'est fort dommage, c'est un vrai bonheur d'avoir une maison ordonnée. On a l'impression de respirer mieux, que tout est plus grand. Je me sentais plus libre, plus légère...

Mais pour ça comme pour le reste, on avance, on recule, les progrès sont fait de grandes avancées et parfois suivis de violents retours en arrière... avant de réussir à poursuivre sa route.

Le bazar et moi, c'est une longue aventure. Je désencombre, je désencombre, j'ai l'impression que je n'aurai jamais fini de désencombrer ! Il faut dire que je me laisse facilement ré-encombrer et puis j'ai du mal à me débarrasser, même de ce qui m'encombre ! Je suis attachée à mes chaînes, à mes mauvais souvenirs, à mes pulls immettables...
Mais ce n'est pas de ces avancées-reculs là dont je voulais vous parler... enfin, pas uniquement de ceux-là. Je voulais rassurer tous ceux qui débarquent sur ce blog, qui voient "où nous en sommes" et qui se disent :"oh là là, je ne ferai jamais ça...!"
Alors, relativisons. D'abord, tout ce que j'écris est absolument vrai, au moment où je l'écris. Par exemple, j'ai écrit il y a longtemps un article où je disais que j'essayais de ne plus mettre les pieds au supermarché. Et même que, en vrai, pendant un assez long moment j'ai réussi... Mais il y a des périodes, et la rentrée en fait partie, où, boudiou, j'ai d'autres priorités que de me casser la tête avec les courses. Et pour le coup, tous les beaux discours, les belles idées, tout passe à la trappe. Enfin non, pas tout, je n'achèterai peut-être plus jamais de beurre non biologique parce que quand même, quand on voit ce que mangent les vaches...  mais là, je n'ai pas le temps de faire mes courses dans 25 endroits ... je vais au plus court, au plus simple... J'adapte, quoi.

Et c'est pour tout comme ça. Je pensais être prête à être végétarienne, et bien, il se trouve que depuis que je dois manger sans laitages et sans gluten ça commençait à faire beaucoup de privations... Donc, j'avoue, il m'arrive à nouveau d'acheter une fois par quinzaine, du jambon ou des saucisses... (mon fils raffole des saucisses !)  Ce n'est pas mon « idéal » - puisque dans ces histoires de convictions, c'est quand même de ça dont il s'agit, d'approcher de ce qu'on considère, à un moment donné comme l'idéal à atteindre - mais mon idéal serait à l'heure actuelle trop coûteux pour moi (je me jetterais sur le chocolat et là, pour le coup ça ne me ferait vraiment pas de bien) et pour ma famille (qui tire dur, parfois). Alors, de la mesure, de la mesure en toute chose.

Pour autant, je pense qu'un jour, à terme, j'arriverai à être assez zen, assez organisée, assez je ne sais pas quoi, pour ne plus du tout mettre les pieds dans les grandes surfaces. En attendant, j'y vais et je ne me flagelle pas pour autant. Et je déguste le peu de viande que je mange (non, en vrai, je me jette dessus comme une vorace ! )... sans – presque- culpabiliser.

Et pour en revenir au désencombrement, je dois bien avouer qu'en fait, malgré mes impressions de parfois reculer en m'encombrant à nouveau, je n'ai fait que « progresser » ! Je jette de plus en plus facilement, j'ai de plus en plus le réflexe d'empêcher les objets de rentrer... et surtout toutes les choses « difficiles »  que j'ai jetées ne sont plus à jeter !!!

Donc, pour conclure, parce que  c'est la rentrée et qu'il est l'heure d'aller se coucher, pas d'inquiétude, hein, vous qui avancez, vite, doucement, reculez, tombez, remontez... on fait tous du mieux qu'on peut et c'est déjà pas si mal...

Bonne soirée, nuit, journée à vous.


29 juillet 2008

Télévision

Télévision ?

Comment peut-on faire sans, me demande-t-on encore parfois ? Ce à quoi je réponds, comment pouvez-vous faire avec ? Comment trouvez- vous le temps de la regarder, avec toutes ces choses passionnantes qu'il y a à accomplir chaque jour ?  Comment supportez-vous le vide anesthésiant et l'ennui qui suinte de la plupart des émissions ?
Ce à quoi on me répond : oui, mais il y a les reportages, les émissions culturelles, les informations. Ahh, oui.

En ce qui me concerne, je trouve que tout dans la télévision est dangereux.

D'une part, elle véhicule une image complètement fausse de la vie en nous donnant l'illusion d'un espèce de monde brillant et facile... d'un côté... opposé par ailleurs à un monde où la peur est reine.   Elle participe à la société de consommation en nous faisant miroiter des produits merveilleux qui rendront notre vie tellement plus facile une fois que nous les auront acquis... Elle prétend que le bonheur s'achète et qu'à défaut, il peut s'acquérir par le pouvoir, la condition sociale... et nous fait croire que toutes les solutions à nos problèmes pourront se résoudre par l'argent et l'achat de l'objet approprié.

D'autre part elle vise à décérébrer les individus en leur permettant de mettre leur cerveau de côté le temps qu'ils ouvrent la bouche et gobent ce qu'on leur sert sur un plateau appétissant. Les informations n'ont plus d'information que le nom. Le temps réservé à « l'information » lors d'un journal télévisé se réduit un peu plus chaque année. Alors qu'il y a un certain nombre d'enjeux cruciaux et de problèmes locaux ou mondiaux qui réclament notre attention on nous informe du dernier divorce de la dernière starlette à la mode dont nous n'avons que faire, ou des résultats du tiercé... quand on ne cherche pas plus simplement à nous faire peur afin de nous mettre dans les conditions nécessaires pour nous faire avaler des mesures sécuritaires et liberticides.  (fichiers informatisés, caméras, contrôles d'identité, renvois abusifs « d'illégaux » dans leurs soi-disant pays, présence policière accrue, etc)

Par ailleurs, pendant que nous sommes devant la télévision... nous ne sommes pas ailleurs, jolie lapalissade qu'il n'est pas si inutile que ça de rappeler. Les moyennes pour la France sont hallucinantes : 3h30 par jour et par personne je crois... Sachant que nous sommes un certain nombre à ne pas la regarder, ça veut dire qu'il y a un paquet de gens qui passent un paquet de temps devant. Pendant ce temps, leurs corps et leurs esprits ramollissent... L'homme, rappelons-le, est un animal de la branche des mammifères, conçu à l'origine pour vivre en extérieur et en mouvement...Ce temps passé devant un écran (et c'est pareil pour moi et mon ordinateur) court-circuite les relations humaines, tout simplement parce qu'il n'est pas consacré non plus à nos proches et moins proches... Et un certain nombre d'activités plus nourrissantes passent à la trappe. La télé, n'est pas, ne peut pas être nourrissante. C'est un objet mort, qui ne réchauffe pas le coeur comme une bonne conversation, un repas entre amis...un tour au jardin, ou de la méditation...

On me dit que cela détend... Je demande à voir. Moi, après avoir regardé la télé, je ne suis pas détendue, je suis vidée. Quant à mon fils, qui ne la regarde pas mais voit parfois des films sur l'ordinateur, il est surexcité. Alors oui, ça vide la tête, ça permet de penser à autre chose... mais ça ne transforme pas ce qui bloque, ce qui fatigue, ce qui pose problème. Une fois la télé éteinte, tout est encore là, peut-être même de façon plus paroxystique. Jardiner, marcher, chanter, faire le ménage même parfois, peuvent aider à se vider la tête de façon plus efficace sans empêcher notre alchimie interne de métaboliser nos tourments, notre fatigue. Je n'arrive pas à comprendre comment se transformer en légume deux heures d'affiliée (au minimum, le temps d'un film, plus pub, plus...) peut nous permettre d'aller mieux, nous permettre de reprendre confiance dans la vie, dans nos capacités... Au contraire, cela nous entretient dans notre rôle de consommateur passif. Les expériences sont vécues par d'autres et nous y assistons...

Quant aux reportages, si « instructifs », je ne nie pas qu'il y en ait d'excellent... Seulement, je trouve qu'en général on va beaucoup plus loin dans la réflexion en perdant beaucoup moins de temps, en lisant un bon livre ou un article de journal correctement écrit et documenté. En plus, j'ai souvent le sentiment que la musique, le montage etc, peuvent plus facilement manipuler mes sentiments que du texte brut. (ce en quoi je me trompe peut-être). Or, j'ai horreur de me sentir manipulée !

Vraiment, la télévision me semble au final un objet abrutissant, avilissant, presque et l'outil de manipulation suprême de notre société. Il me semble que le premier acte de rebellion, à accomplir contre cette société de consommation soit de commencer par jeter sa télé (ou la mettre dans un placard ou au grenier si c'est vraiment trop difficile) et de voir ce qui se passe... en nous, pour nous, pour nos proches etc.

On peut alors redécouvrir les soirées en famille ou en tête à tête avec un bon bouquin, on peut retrouver l'usage de son cerveau, il est plus facile de prendre de la distance et donc d'aiguiser son esprit critique loin de cette machine à décérébrer... on y gagne sur tous les plans.

27 juin 2008

Préparons l'hiver

Mes passages sur le blog sont de plus en plus rares et de plus en plus brefs... C'est certes, en partie dû à l'ambiance délétère qui a régné ici ces derniers temps dans les commentaires et qui me faisait véritablement appréhender ce que j'allais y lire.... mais c'est aussi dû à la saison ! C'est le moment où jamais de jardiner pour préparer l'hiver et j'y passe de longues heures que je ne peux donc pas passer devant l'ordinateur. (Là, il fait trop chaud, pourtant, il me reste plein de choses à faire, comme toujours au jardin)
Je ne m'adresse pas ici aux jardiniers convaincus et semis-professionnels mais aux débutants qui ne savent pas trop par quel bout on tient une fourche... et je vous le dis, chers amis, rien de tel qu'un poireau du jardin !
Ils ont un goût incomparable, qui vous met du baume au coeur pour toute la journée. Pour toute la saison, même, car rien de tel que de regarder pousser des légumes.

Si vous voulez vous lancer, donc, voici mes conseils, un peu tardifs, mais comme chacun sait, mieux vaut tard que jamais.
Donc, plantez du poireau !
Vous avez encore un bon mois devant vous pour le faire, sachant que plus vous les planterez tard, plus vous les récolterez tard, ça va de soi... On trouve les poireaux généralement vendus par bottes de cinquante ce qui est plus qu'assez pour un début. (ils sont moins cher au marché que dans les jardineries... souvent). Dans un coin de terre à peu près remué, débarrassé de ses mauvaises herbes, vous creusez un ou des sillons d'une dizaine de cm de profondeur, vous les remplissez du bon compost que vous n'avez pas manqué de faire avec vos déchets de cuisine, voire vos toilettes sèches (attendre quelques mois si vous avez des toilettes sèches avant d'utiliser votre compost, il faut qu'il soit bien décomposé) vous coupez les racines des poireaux (en laissant 1,5 cm environ) vous coupez les tiges (en laissant 15 cm) et vous mettez en terre en tassant bien, tous les 15-20 cm. Vous arrosez copieusement... et vous récoltez quelques mois plus tard. Si vous ne mettez pas de compost, vous saurez rapidement si vous avez une bonne terre ou non: les poireaux étant très gourmands, ils restent ridicules dans les terres pauvres...
Sinon, il est encore temps de mettre des haricots, qu'on peut aussi semer avec les enfants. (Bizarrement, ils piétinnent moins ce qu'ils ont semé eux-mêmes) Pour moins de travail, semez des haricots nains, arrosez... et ceuillez quand ils ressemblent à ceux du marché ! Facile, facile. Il faut juste surveiller qu'ils ne sont pas trop envahis par les mauvaises herbes et qu'ils n'ont pas trop soif...
Un truc qui est très facile aussi mais c'est peut-être un peu tard, c'est la courgette. Ca n'a besoin que d'eau (et d'un peu de soleil) et avec seulement 4 plants on nourri une famille de 4 personnes pendant les trois mois d'été ! Par contre, il faut prévoir un bon mètre carré par plant, ça devient assez imposant. Si vous en plantez et si vos plants ne se font pas dévorer par les escargots (c'est une année à escargot par ici) vous serez largement récompensé de vos tous petits efforts !

Allez, au travail, camarades, il est temps d'apprendre à cultiver son jardin de toute façon, avec les temps qui se préparent...
(et pour l'année prochaine, gardez quelques graines de courgettes pour les semer vous-même, et laissez un plant de haricot sur pieds avec ses haricots, vous aurez ains de gros haricots que vous ne pourrez pas manger mais dont les gros grains dans les cosses pourront de la même façon être resemés l'année d'après. et quand on voit le prix du paquet de haricots, ce n'est pas du luxe ! )

26 mai 2008

Acheter d'occasion

Par Laurence

Parmi mes souvenirs d'enfance, il y a ces samedis après-midi que je passais en compagnie de mes parents dans le plus gros centre d'Emmaüs près de Rennes. De loin, on aurait dit une décharge publique avec tous ces canapés qui mouraient à ciel ouvert, ces vieux camions désossés et ce fatras de morceaux de bois ou de plastique qui avaient dû, autrefois, être des meubles. Mais lorsqu'on arrivait, c'était en fait une vraie caverne d'Ali Baba dans laquelle j'adorais flâner à la recherche de L'OBJET : un livre, un vêtement, un bibelot... Mon père, menuisier, trouvait toujours un petit meuble à retaper ou un pied de chaise qui trouverait une seconde jeunesse dans son atelier. Ma mère traquait les ustensiles de cuisine ou les pièces de lin. J'ai souvenir de revenir parfois, coincée dans le coffre entre une table et un vélo, pliée en quatre telle un yogi!

Je me suis toujours fournie en livres, en tissus et en jeux chez Emmaüs et j'ai gardé cette habitude. Lorsque j'ai aménagé mon premier appartement, TOUT était d'occasion (de la vaisselle au canapé en passant par les serviettes de toilette et la télévision) et il n'y a pas beaucoup d'objets chez moi qui soient neufs.

Si vous n'arrivez pas à convaincre votre conjoint de vos bonnes intentions écolos, voilà peut-être un argument qu'il ou elle entendra avec plus de facilité : acheter d'occasion permet de faire d'énormes économies! Et, à l'heure où le fameux "pouvoir d'achat" est tellement mis à mal, c'est une bonne raison de s'intéresser au marché de l'occasion.
Pas besoin de vous faire un dessin, vous comprenez bien que c'est également un bienfait non négligeable pour la planète : utiliser ce qui existe déjà plutôt que de produire encore et toujours, redistribuer également lorsqu'on n'a plus l'utilité de quelque chose, c'est réduire son empreinte écologique, augmenter la solidarité et enrichir le lien humain.

Acheter d'occasion s'appelle en nouveau langage écolo-bio-chic : compacter. Si je trouve la démarche intéressante, je regrette que, comme d'habitude, il faille conceptualiser tout ce que l'on fait ou ce sur quoi on réfléchit. La nouvelle tendance bo-bo est donc au recyclage, ne nous en plaignons pas.

Je vous livre les quelques pistes qui me servent régulièrement, j'ai conscience que je suis loin de la liste exhaustive mais je compte sur vous pour la compléter!

A creuser pour ceux qui démarrent :

- les vide-greniers : de mars à octobre, les villages organisent des manifestations où chaque particulier peut vendre ses affaires personnelles. Non seulement, c'est une balade agréable mais on peut faire vraiment des affaires. Je me fournis principalement en livres, DVD pour ma classe, jouets et vêtements pour mes enfants mais j'y ai déjà acheté mon vélo, de la vaisselle, la plupart de mes meubles, du linge de maison, du matériel hifi-vidéo, de la déco... Et pour rien au monde je ne manquerai le 3ème week-end de septembre à Rennes où est organisé le deuxième plus grand vide-greniers de particuliers de France : j'y achète chaque année les cadeaux de Noël (jeux de société neufs à 2 euros par exemple), les fournitures scolaires (cartable neuf à 1.5 euro) et les vêtements de toute ma petite famille.

- Les bourses : aux vêtements, aux livres, aux jouets, aux plants de jardin.... Il y en a pour tous les goûts. Traquez ces informations dans les journaux gratuits de votre région. Plus régulières en septembre et en mai.

- les magasins d'occasion : bouquineries (je suis très fidèle à la mienne et je fais des économies ENORMES), vêtements (parfois vendus au kilo), matériel de puériculture... A chercher dans votre ville!

- Ebay : THE site de l'occasion. Une vraie malle aux trésors car on trouve à peu près tout ce que l'on cherche à des prix raisonnables. Avant d'acheter un objet, je vais toujours voir si je le trouve sur Ebay et à 90% c'est le cas. Attention à ne pas vous faire avoir cependant par les frais de port et le jeu des enchères! J'estime avoir fait une bonne affaire quand l'objet que j'achète me coûte 50% de son prix d'achat frais de port compris. L'avantage que je trouve aussi sur ce site, c'est la possibilité d'acheter des lots. Pour les vêtements des enfants ou les livres, c'est vraiment très avantageux.

- Priceminister : un site plutôt spécialisé pour les livres, jeux vidéo et dvd, les frais de port sont élevés mais vous faites tout de même entre 50 et 80% d'économies.

- Troczone : un système d'échange de biens culturels, vous proposez des livres par exemple et les envoyez à ceux qui sont intéressés, en échange on crédite votre compte en points que vous pouvez échanger contre d'autres biens d'occasion

- Emmaüs

- les sites de dons sur internet

- les dépôts-vente, super pratiques pour les meubles et les appareils électo-ménager

...

Attention cependant à ne pas vous encombrer plus que de raison, sous prétexte que ce n'est pas cher! Il fut un temps où j'achetais tellement de "bonnes affaires" que mon compte bancaire était aussi vide que ma maison était remplie. J'ai tout revendu par l'intermédiaire des mêmes réseaux et je n'achète aujourd'hui que ce dont je vais réellement me servir.

18 mai 2008

Réagir à la violence

Comment définir la violence ? Où commence-t-elle ? Nous avons des tolérances très variables par rapport à ce que nous considérons comme agressif ou violent. Je sais par exemple que j'accepte de la part de mes élèves beaucoup de propos qui choquent certains de mes collègues. Ceci dit, il y a d'autres types de violence qui vont particulièrement me choquer moi, et qui ne dérangeront peut-être pas ces mêmes collègues.

Est violent, selon moi, toute phrase qui commence par « tu ». Comme le rappelait Jacques Salomé il me semble (je peux me tromper), le « tu tue ». Même si l'on pense être gentil, dire « tu es ceci, tu penses cela », c'est prendre à l'autre sa place unique. C'est le priver de sa parole, de son être. C'est prétendre savoir pour lui ce qu'il pense, ce qu'il est, ce qu'il fait. Or, nous ne savons déjà pas souvent nous-mêmes ce que nous pensons, sommes... alors les autres, pfuui... Donc, pas de « TU ».

Est violent, selon moi, toute façon qui tente de faire comprendre à l'autre qu'on a raison et qu'il a tort. Nous avons le droit d'avoir un avis différent... de le garder, sans pour autant en conclure que l'autre a tort. Et encore moins penser que s'il a tort, il est forcément con.... (sinon, il penserait comme nous, tiens!)

Est violente l'ironie mordante faite à l'encontre d'une personne. « Rire avec », c'est drôle, « rire de », c'est moins drôle. Enfin, en tout cas, ça ne me fait pas rire. Bien sûr, j'entends que ça puisse soulager de voir l'arroseur arrosé, mais a-t-on fait avancer le débat ?

Lorsque l'on se sent agressé, qu'on est blessé, il est vraiment tentant de répondre par la violence. Dans ce cas-là, pourquoi en pas laisser passer un petit moment avant de répondre?

Ensuite, on peut parler de soi, de son ressenti. Dire « quand tu as écrit ou dit telle ou telle chose, j'ai ressenti telle ou telle chose... » c'est autre chose que de dire « ce que tu as dit était insultant »... On ne sait pas toujours quelle est l'intention de celui qui écrit... Peut-être n'a-t-il pas voulu être insultant. Pourtant, on a le droit quand même d'avoir été blessé...

Mais « œil pour œil, dent pour dent et le monde finira aveugle et édenté... » (Gandhi)

 

29 avril 2008

Récit de voyage en Ecosse

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Par Laurence

Juste deux ou trois impressions qui ont leur place ici : d'abord, j'ai été étonnée de constater que sur TOUS les conditionnements de nourriture, on trouve des indications sur les allergies possibles à tel ou tel composant mais aussi une mention qui indique que l'aliment que vous avez entre les mains peut être consommé dans le cadre d'un régime végétarien ou vegan.

Il en va de même sur les cartes de restaurant : en bas de page, on trouve mentionnés les plats qui sont susceptibles de contenir des substances allergisantes. De plus, les établissements proposent un large choix de plats végétariens et/ou vegans. Entendez bien : je n'ai pas dit "une pauvre pizza fromage-poivrons" ou une "salade fanée avec tomates pas mûres importées d'Afrique du Sud", NON! De vrais plats végétariens, savoureux, cuisinés avec amour (on peut l'espérer!) et recherchés comme le sont les plats contenant viandes et poissons! Même au B..rger Ki..g!

C'est ainsi qu'un midi, à la gare de Glasgow, j'ai mangé mon premier Veggieburger, pas très convaincue au départ, je dois bien l'avouer... Mais lorsque j'ai goûté, je me suis dit que si  mon fast-food du coin cuisinait la même chose, je craquerais plus souvent "pour faire plaisir aux enfants"!!!

Je regrette qu'en France, le végétarisme apparaisse encore comme une sorte de caprice de jeune fille éthérée anorexique ou de sensiblerie mal contrôlée. On reconnait comme légitime le droit de quelqu'un à ne pas manger certains aliments parce que sa religion le lui interdit mais on trouve ridicule, immature voire anti-patriotique (ah! la bonne production de viande française!) de refuser la viande et/ou le poisson par idéologie, choix politique, écologique ou par goût. Le "je ne mange pas de viande" nous classe immédiatement dans la catégorie des trouble-fêtes.

Pourtant, moi qui ne suis pas végétarienne mais qui mange très peu de viande, je reconnais être parfois désabusée devant une carte de restaurant lorsque je rêve (surtout le soir) d'un bon mijoté de légumes et que je ne vois s'aligner devant moi que des plats pour lesquels les dit-légumes ne sont qu'un accompagnement sommaire et réduit quand ce n'est pas la fatale "frite" qui s'affiche comme le seul choix possible!

D'autre part, j'ai été ravie de constater que dans les petits supermarchés où nous faisions les courses, les produits étaient pour la plupart locaux. comme nous avons beaucoup circulé dans le pays, nous avons pu manger à chaque fois les spécialités de la région : du poisson en passant par le beurre, le lait, les légumes ou les pâtisseries (petit faible pour les gôtô!)  tout  était fabriqué à moins de 100 kilomètres, de quoi laisser rêveur...

Et lorsque, en camping, je suis arrivé devant les poubelles avec mon balluchon à vider, je suis restée interdite, voyant qu'on y pratiquait aussi le tri sélectif! En 30 ans de camping, c'était la première fois que je disséquais mes ordures à 22 heures , à quatre pattes devant les bacs de différentes couleurs pour pratiquer le tri, comme à la maison!

J'ai apprécié aussi les deux robinets d'eau, l'un avec de l'eau potable, l'autre avec de l'eau recyclée pour la vaisselle, la lessive et consort.

Enfin, et cela indépendamment du pays que nous visitions, notre mode de vie pendant 10 jours m'a encore fait prendre conscience de mon gaspillage quotidien. Nous voyagions en camping-car, et outre le fameux soir, près d'Edimbourg, où nous avons dormi dans un camping, nous nous postions le soir là où le vent avait bien voulu nous pousser (au pied d'une montagne, au bord d'un loch, face à la mer et à son coucher de soleil...  bref, en général juste à gauche après le deuxième mouton)

120 litres d'eau non potable pour un semaine, sensés servir pour les douches et les vaisselles. D'office, on a exclu les douches. Une toilette du chat le soir, un brossage de dents sans trop de dentifrice pour éviter d'avoir à se rincer plusieurs fois, voilà de l'eau économisée. C'est fou comme finalement cela ne m'a manqué qu'au bout de 5 jours de ne pas pouvoir me laver sous la douche! Et comme mes cheveux ne s'en sont que mieux portés! (Quel délice, une fois arrivés dans ce camping!) Pour les vaisselles, très peu d'eau et obligation à table de nettoyer au maximum son assiette avec du pain! Depuis, on continue à la maison.
Enfin, puisqu'on devait utiliser de l'eau en bouteille pour les pâtes, à raison de 2 litres d'eau pour la cuisson, on a décidé de manger autre chose! Depuis, je réfléchis à la façon de faire cuire des pâtes sans trop d'eau...

Bref, pas une révolution en soi mais des petites réflexions qui viennent alimenter mon moulin (sans eau!)

14 avril 2008

Consommer responsable, c'est un début...

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Nous sommes d'accord : consommer et écologie sont deux mots qui ne riment pas. Lorsque j'ai feuilleté le catalogue qui référence 1 000 produits ou façons de consommer "vert" et/ou éthique, j'ai d'abord été dubitative et je me suis demandé s'il ne s'agissait pas là tout simplement d'une autre opération commerciale qui ferait une fois de plus la part belle à des entreprises toujours à l'affut de la juteuse niche marketing qui viendra gonfler leurs ventes.

Aujourd'hui, les librairies fleurissent leurs vitrines avec les ouvrages "bio/écolo" (Aspen, il est vraiment temps que l'on édite notre bouquin, la mode est au vert...) Vous trouverez une autre interview de nous dans le magazine JALOUSE du mois de mai, à croire que mai est un mois plus propice qu'un autre à l'écologie!
Hier, en passant devant la pharmacie, je découvre en vitrine les crèmes minceur de Weleda, célèbre marque pionnière dans les cosmétiques bio, qui ne résiste pas, elle non plus au chant des sirènes commerciales : n'est-ce pas une honte de proposer des crèmes pour maigrir lorsque l'on se dit engagé dans une démarche responsable et que l'on sait que 24 000 personnes meurent de faim chaque jour dans le monde et qu'il suffirait peut-être à nos organismes gâtés de consommer une nourriture plus pauvre en graisse et en sucre pour lutter efficacement contre ces rondeurs! Le plus paradoxal était sans doute cette petite "trousse en chanvre" offerte pour 2 produits achetés... Comment inciter à consommer plus en nous donnant l'illusion de consommer mieux...

Consommer, que ce soit "responsable" ou pas, plutôt que de recycler, de partager et fabriquer soi-même,  c'est de toute façon augmenter son empreinte écologique, gaspiller de l'énergie et participer à du non-sens.

La meilleure façon d'être responsable face à la consommation est encore d'entamer une réflexion sur ce besoin et de réaliser que notre course au bonheur matériel, que notre fuite en avant consumériste participent à épuiser les ressources et à creuser le déséquilibre social entre le Nord et le Sud. Importer de la nourriture bio de l'autre bout de la planète, utiliser les plantes exotiques pour fabriquer des gels douches (tout écolos qu'il soient), boire du café et manger du chocolat, même bio et équitables sont de toute façon des non-sens.

Cependant, je crois aussi que beaucoup de personnes découvrent ou s'intéressent à l'écologie justement à cause de ce battage médiatique. Et il est bien évident que c'est par les changements de comportement, par l'éducation, l'information et surtout l'investissement, même minime, de chacun que les choses pourront durablement évoluer. Ce catalogue met l'accent sur le fait que nos politiques et nos industries bougeront à la force du porte-monnaie.

Puisque nous sommes dans un monde de la consommation, alors appelons les consommateurs à inverser la tendance du "tout polluant".  Il est évident que lorsque l'on débute en écologie, on commence rarement par installer d'office des toilettes sèches dans sa maison et faire sa vaisselle à la cendre...

Ceux qui ont déjà lutté contre une dépendance le savent : on ne peut pas se priver de tout du jour au lendemain sans ressentir le manque qui nous conduira souvent à l'overdose, dans un moment de faiblesse. Alors peut-être que ce catalogue sera utile à ceux qui, loin d'être prêts à révolutionner leur vie, sont pourtant sensibles à leur manière de consommer. Savoir acheter ses appareils électroménagers, ses cosmétiques, sa nourriture, ses produits d'entretien pour la maison c'est un bon début. Voilà pourquoi ce catalogue ne me parait finalement pas une mauvaise initiative.

Faire évoluer son caddie, découvrir d'autres façons de voyager ou d'investir son argent, c'est peut-être là le début d'un lent processus qui fut le mien. La Terre ne s'est pas faite en un jour et ne renaîtra pas non plus de ses cendres en deux coups de baguette magique. Les consommateurs ne deviendront pas, du jour au lendemain, des écolos convaincus, mais échanger son téléphone portable énergivore contre un modèle classé dans le topten de Greenpeace, c'est un début, qui peut ensuite, doucement, conduire à abandonner totalement l'usage du portable...

Le chemin de l'écologie ne ressemble pas à ces belles autoroutes goudronnées. Personnellement, voilà 7 ans que je m'y intéresse et je suis bien loin du but que j'aimerais un jour dépasser. Et mon cheminement a connu plusieurs périodes :

- la découverte d'abord, avec cette difficulté à trouver des informations cohérentes, claires et faciles à mettre en oeuvre pour la novice que j'étais. Ce genre de bouquin m'aurait sûrement aidée.

- l'effet de mode ensuite : j'affichais bien en évidence sur l'étagère de la cuisine les produits labellisés BIO pour que les copains le remarquent. Acheter bio, sans aucun doute, ça en jetait! (c'était la phase "consommatrice")

- puis vint la réelle prise de conscience : petit à petit, l'effet de mode se transformait en besoin vital et en réflexions. Et la découverte du mouvement de la simplicité volontaire. Ce fut le moment de l'ouverture de ce blog.

- les tâtonnements aussi enthousiastes que disparates suivirent : j'essayais tout, dans tous les sens, je lisais et m'informais beaucoup, laissant peu à peu définitivement derrière moi d'anciennes habitudes et des dépendances matérielles. Ce fut aussi l'époque d'une autre prise de conscience : ce n'est pas parce qu'un produit porte un label bio ou équitable qu'il est pour autant "propre" et sans conséquence pour la planète. Cette phase correspond à tous ces articles que j'ai écrits sur l'achat local, sur les plats préparés bio ou autres gadgets écologiques... On ne peut faire confiance qu'à sa vigilance, l'étau se resserre...

- l'angoisse monta en même temps que je réalisai à quel point le chemin est long et escarpé et à quel point mon empreinte écologique est encore importante : ce fût le moment des restrictions, des sacrifices et des changements radicaux à la maison. C'est cette "repentance" qui me fit pousser des coups de gueule ici contre "ceux qui ne voyaient pas l'importance d'agir"! Je voulais convaincre tout le monde, je ne supportais plus les gaspilleurs et les profiteurs, je les harcelais et j'étais terrorisée à l'idée d'assoiffer la planète dès que je prenais une douche.

- il y eut 9 mois de "jeûne" ensuite. Drapée telle Phèdre dans mon sacrifice et ma dignité écorchée, je n'ai plus rien écrit ici, ni animé de soirées débat dans mon asso, ni vu grand monde d'ailleurs. Ce temps me permit de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises convictions, entre ce que j'ai envie de donner et de recevoir, entre mes besoins vitaux et le superflu.

- et enfin, aujourd'hui, un bel équilibre entre des convictions assumées et des paradoxes ou plaisirs vécus sans culpabilité. Oui, je prends l'avion demain pour partir en Ecosse car J'ADORE voyager et aller à la rencontre d'autres cultures, oui je continue à manger du chocolat extra noir et à boire 2 litres de thé par jour... mais je n'en éprouve pas de culpabilité car je sais aussi ce que je fais, par conviction, pour la terre de mes enfants et je sais aussi que ce chemin me mènera toujours, mais à mon rythme, plus loin que je ne l'aurais imaginé vers moi-même et vers la vie qui me parait la plus juste et la plus adaptée à ce que je suis, en relation avec les autres humains de cette planète et l'environnement.

Alors, au final, si parfois je râle encore contre ces marchands du vert, je me rappelle aussi qu'il faut bien commencer un jour et que l'on commence rarement par le sommet...

13 avril 2008

La vie est un cahier de brouillon

Par Laurence

Je voulais appeler cet article "La vie est motion" en référence à Isabelle Filliozat parce que cette phrase définit également le fait que, malgré notre volonté de tout classifier, étiqueter, contrôler et organiser, nous ne pouvons que nous soumettre aux aléas de la Nature ou aux évolutions de notre fonctionnement intérieur.

J'ai commencé, je le suppose, à me poser des questions un quart d'heure après ma naissance... et je soupçonne mon cerveau d'être partiellement vide pour laisser place à toutes ces interrogations perpétuelles qui m'assaillent quotidiennement. Je ne sais si l'affaire est génétique mais lorsque j'entends mes enfants me demander "quel âge a Dieu?" ou "Il y a quoi au delà du Temps?", je me dis que de longues soirées de questionnement existentiel m'attendent encore longtemps au coin du feu...

Depuis 32 ans que je traine ma carcasse dans ce bas-monde, je suis, comme je le dis dans mon portrait, "chercheuse en vie simple et tourneuse en rond". Pendant très longtemps, j'ai cru que le plaisir, la sérénité, le bonheur, la jouissance, la forme la plus pure de vie et d'extase ne pouvaient intervenir que lorsque TOUT serait ABSOLUMENT PARFAIT. Je mets ces trois mots en majuscule pour insister sur leur caractère intrinsèque. Chacun se lit à la fois séparément et dans cet ensemble de la sainte trinité...

TOUT : chaque détail, chaque recoin matériel ou immatériel, c'est à dire, chaque coin de l'endroit où je vis, chaque parcelle de mon corps et de mon esprit, chaque onde ou énergie me pénétrant et m'entourant.
ABSOLUMENT : complètement, entièrement, foncièrement, totalement (définition du Petit Robert)
PARFAIT : tel qu'on ne puisse rien concevoir de mieux

C'est ainsi que petite, je rangeais ma chambre parfaitement avant de jouer et que j'établissais régulièrement des programmes pour devenir meilleure : planning sur la semaine pour perdre des mauvaises habitudes ou devenir la fille que ma mère aurait voulu avoir. Il m'arrivait souvent aussi de vider l'intégralité de mes placards au centre de ma chambre pour remettre ensuite à sa juste place chaque objet, livre, jouet ou vêtement sélectionné avec attention et respect. Parallèlement j'avais une imagination extraordinairement débordante, qui me permettait d'évoluer dans mon monde parfait où je me réfugiais quand mon quotidien était trop pénible. A l'abri de la violence de ma mère, je pouvais imaginer l'adulte parfait que j'allais devenir. J'étais déjà bohème et sensible aux grandes causes, je m'imaginais dans des situations où je pourrais sauver une partie du monde, je construisais ma maison idéale en feuilletant les magazines chez une amie de ma mère, et j'imaginais aussi être la mère parfaite que ma mère n'était pas.

Les troubles alimentaires, la constipation chronique, les règles tardives, très irrégulières et douloureuses, l'obsession de la propreté corporelle sont venus, plus tard, tenter de contrôler ce corps imparfait qui se permettait de produire tant d'imperfections : graisse, selles, sang , sueur... Premier hic dans les rouages de ma machine, première impossibilité à maitriser les motions de la vie.

Découvertes des rapports humains avec les errances adolescentes. Jalousie, incompréhensions, colère, sentiment d'impuissance, dépendances... Deuxième hic : les gens sont des éléments imparfaits avec qui il est impossible d'avoir une relation pure et complète.

Amour, passion, mariage. Le retour au ventre maternel, à l'union parfaite de deux êtres en complétude, à l'état originel de fusion est impossible. Il faut apprendre à vivre avec cet autre qui ne sera jamais moi et qui n'évolue pas à la même vitesse ni dans la même direction. Le couple est cette association étrange de deux plaques tectoniques que je tente vainement de coller l'une à l'autre, il me faudra accepter que c'est dans cet espace d'imperfections et de différence que chacun peut se développer personnellement et se sentir soutenu sans être emprisonné.

Puis la maternité venant un temps combler mon ventre vide et créer la perfection. Harmonie, symphonie des désirs et des sentiments, passion commune, je grandis dans son regard au fur et à mesure qu'elle ouvre mes bras pour chercher Ailleurs. Cacophonie des 2 ans, nos instruments ne sont plus accordés et je ne comprends plus rien à ce petit bout de bonne femme qui affirme du haut de ses 80 centimètres son droit à disposer d'elle-même! Arrivée du petit frère, illustre inconnu dont je ne comprends pas les besoins et qui restera très  longtemps "mon adorable énigme". Troisième hic : je ne serai jamais une mère parfaite. Mes enfants me bousculent, il faudra apprendre à leur contact combien c'est dans l'imperfection qu'ils m'aiment, combien on peut pardonner ses erreurs à quelqu'un qui cherche, qui se remet en question et qui essaie encore. Ils m'apprendront à aimer le désordre, les imprévus et les jours de pluie. Ils me montreront comment on peut se suffire de quatre pieux et d'un vieux drap pour se confectionner un tipi quand je voulais leur construire une cabane parfaite. Ils me déculpabiliseront de ne pas les habiller avec des tenues parfaites en me montrant qu'un pantalon sert surtout à ne pas trop s'écorcher les genoux quand on grimpe aux arbres. Et ils sauront me donner ce que je n'avais pas réussi à recevoir avant eux : la tolérance et l'humilité. "Je ne suis pas la meilleure des mamans" (moi) "Non, mais tu fais de ton mieux et c'est déjà pas mal" (ma fille, 7.5 ans)

Et enfin cette maison, cette fichue maison pour laquelle il nous aura fallu 5 ans de rénovation (et encore juste l'intérieur). Une maison imparfaite, avec des murs bancals et pièces impossibles à décorer comme je l'aurais souhaité, faute de moyens et de temps. Elle m'a appris la patience, et surtout elle m'a montré qu'on pouvait vivre heureux dans un univers en attente et en perpétuel mouvement... Que de plaisirs partagés avec les enfants plutôt que de peaufiner ce papier peint ou poncer cette plinthe à la lime à ongle... Que de barbecues improvisés sur un demi bidon en fer plutôt que dans cette cuisine d'été si lisse, découpée dans un magazine et soigneusement classée parmi les autres projets déco parfaits... Que de siestes délicieuses sur le vieux canapé tâché et défoncé en attendant le sofa parfait...

Bref, la notion de perfection me quitte un peu plus chaque jour et je profite de ce joyeux bordel parce qu'il me permet de recomposer en permanence, d'effacer, de recommencer comme sur un cahier de brouillon. Griffonner dans un coin, s'essayer aux pastels, raturer, écrire un texte d'une seule traite, y coller un morceau de tissu ou un ticket de bus, le brûler... Ma vie, mon merveilleux cahier de brouillon.

12 avril 2008

Respecter ses besoins de sommeil

Par Laurence


Voilà longtemps que j'ai envie d'écrire un article sur le sommeil. Tout le monde le sait, le sommeil est indispensable à l'organisme. Médecins, journalistes, marchands de bonheur et publicitaires s'accordent tous pour dire que "la bonne nuit de 8 heures" ou "la sacro sainte sieste" sont aussi nécessaires à  notre petite personne que de manger ou de boire.

Régulièrement, un dossier "sommeil" fait la Unedes revues : des magazines parentaux qui expliquent pourquoi l'enfant doit dormir aux magazines pour personnes âgées qui vantent les mérites de la sieste postprandiale, en passant par la revue pour femme active qui nous persuade de bien dormir pour rester, le jour, une executive woman de renom, les media nous encouragent à nous "dorloter". Et tous les scientifiques de nous expliquer les bienfaits du sommeil :

- il permet d’évacuer tensions et fatigue
- il déclenche la sécrétion de l'hormone de croissance essentielle qui rend possible le renouvellement cellulaire, l'entretien des muscles, des tissus et des os.
- il stabilise notre équilibre mental par la régulation des rythmes biologiques de veille et de repos
- il nous ressource...


Bref, tout le monde le sait, avec un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité, le corps voit ses capacités physiques et intellectuelles diminuées. N'importe quelle mère de famille pourra témoigner du fait que son humeur et son efficacité diurne est bien mise à mal par les réveils nocturnes intempestifs ou par les nuits blanches pour cause de tétées - nez bouché - cauchemars - terreurs nocturnes - vomi - pipis au lit - sorcières dans le placard et un verre d'eau s'il te plaît!!!


Après la naissance de mon fils, j'ai sombré dans une grave dépression du post-partum qui faillit m'être fatale puisque, je l'ai déjà dit sur ce blog, elle me conduisit aux urgences psychiatriques après une tentative de suicide. Quelle était la cause principale de ma dépression? Le fait que mon petit garçon ne dormait que par phases de 15 minutes et pleurait le reste du temps sans cause physiologique déterminée. Le seul endroit où il ne pleurait pas c'était sur moi, ce qui explique que je l'ai porté en écharpe jusqu'à l'âge de trois ans et demi... Le manque de sommeil a provoqué chez moi une lente agonie : troubles de l'appétit, sentiment d'épuisement moral et physique, pertes de mémoire, troubles de la pensée et de la parole (inversion des mots, impossibilité de me rappeler le nom de choses simples...), paranoïa vis à vis de mes proches... bref, j'étais devenuee un zombie au sens propre et figuré.

Le manque de sommeil relève des méthodes de torture les plus simples et les plus ancestrales qui soient, longtemps utilisée sous les régimes Chilien et Soviétique dans les années 1940 à 1970. Si vous avez le temps (et le courage) de lire ces témoignages sur le site Human Rights Watch, défendre les droits de l'homme à travers le monde, vous comprendrez aisément à quel point le manque de sommeil, apparemment banal et simplissime, peut tuer un homme.

Alors une seule question me vient à l'esprit : pourquoi continuons-nous, de notre propre chef, à nous empêcher de dormir? Pourquoi nous infligeons-nous, seuls, cette torture latente?

Peut-être parce que, parallèlement à ce battage médiatique sur le sommeil, il existe une culture de l'activité et de l'efficacité qui enterrine tous les arguments en faveur du "bien dormir". Dans un monde qui fonctionne 24/24 h, est-il vraiment concevable d'autoriser les gens à "s'éteindre" vers 21 heures? Regardons autour de nous : les pompes à essence et vidéos-clubs sont accessibles la nuit par carte bancaire, les lumières de la ville et les magasins sont allumés toute la nuit, les hypermarchés ferment de plus en plus tard et organisent des "nocturnes" à des occasions comme Noël ou les soldes, les magasins virtuels sont accessibles à toute heure du jour et de la nuit par internet, la télévision et la radio émettent en continu, les transports urbains ont un service de nuit ainsi que les hotline, les usines ou les autoroutes... Avec les 3/8, la production des usines ne s'arrête jamais... Partout où l'on regarde, il y a toujours une infrastructure ou un morceau de ville en activité.

Dans un monde où l'on demande à un nourrisson de 15 jours de faire la différence entre le jour et la nuit, où l'on impose la sieste à l'école à des enfants dont on n'écoute toujours pas les besoins individuels, où l'on drogue les prisonniers et les personnes âgées dans les hospices pour qu'ils dorment un maximum, on prive paradoxalement l'essentiel de l'humanité de son besoin le plus élémentaire pour répondre à des cadences de productivité toujours plus importantes. Avouez qu'il y là une fois de plus un paradoxe évident et une faille écologique et humaniste.

Qu'inculque-t-on à nos enfants, aux futurs adultes? (on oublie toujours qu'un enfant va grandir...)

- que le sommeil c'est bon pour eux ("va te coucher", "dors maintenant!", "tu pleures, tu es sûrement fatigué"...) parce qu'après une bonne journée d'école et de jeux, il faut se ressourcer, et aussi parce que demain il y aura une autre bonne journée d'école et de jeux et qu'il faut la préparer mais surtout parce que c'est bon pour nous qu'il nous fiche la paix vu notre état de fatigue extrême après cette journée de merde au bureau...

- que nous, par contre, nous n'avons pas besoin de dormir et que les raisons sont nombreuses pour veiller, même si, à peine rentrés nous avons refusé une partie de Monopoly ou une balade à vélo, prétextant que nous étions "fatigués" par notre journée de travail. Mais nous, fabuleux robots du troisième millénaire, nous ne sommes pas comme ces petits êtres faibles que sont les enfants et nous n'avons pas besoin de nous reposer après notre
"bonne journée d'école et de jeux", nous préférons largement regarder la télévision ("ça détend"), lire jusqu'à plus d'heure ("ça instruit"), surfer sur internet ("ça amuse") ou faire les multiples tâches ménagères, repassage et consort ("ça ne peut pas attendre")

Bref, depuis toujours, il va de soi que, dans l'inconscient collectif, dormir c'est bon pour les jeunes enfants, les vieux et les malades. Un adulte vaillant, efficace et performant n'a pas besoin de sommeil.

J'ai toujours beaucoup dormi. Et j'ai toujours écouté mes besoins physiologiques, je veille peu, je m'accorde des siestes royales avec ou sans mes enfants et je suis capable de refuser une invitation à diner ou une sortie trop tardive pour m'accorder du repos quand je le ressens. De fait, j'ai souvent été pointée du doigt comme une "petite nature" voire une "fainéante".

Notre société a un vrai problème avec le sommeil. Pourtant, si nous acceptions d'aller dormir quand cela nous est nécessaire, si nous respections le rythme que notre corps essaie de nous imposer, nous pourrions éviter de nombreuses maladies, des dépressions, des sautes d'humeur et nous pourrions savourer l'existence avec plus d'entrain et de profondeur. Je suis ravie de voir que mes enfants n'ont jamais eu peur d'aller se coucher et qu'ils apprécient chacun de dormir comme ils aiment manger et jouer. En respectant leurs besoins naturels (très peu pour mon fils, énormément pour ma fille) j'espère leur avoir appris à se respecter et, de fait, à respecter la Nature.

Et je veux croire qu'en respectant notre fonctionnement interne, on puisse aussi accepter celui des autres. Accepter que les artisans aient le droit de dormir, que les magasins soient fermés après 19 heures, que tout ne puisse pas être accessible en fonction de nos caprices, que le repos est un droit pour tous. Dormir est aussi une bataille écologique pour un monde qui tournerait moins vite et permettrait à ses habitants de ne plus produire à contresens. Imaginez un peu l'économie d'énergie que représenteraient le fait d'éteindre les lumières de la ville, de cesser la production nocturne...

En attendant que le monde se remette à marcher droit, prenez soin de vous et de votre sommeil, pas pour toutes les belles raisons trouvées dans les magazines, mais simplement pour vous donner le droit de ne pas toujours être un actif.

Mais, à propos, pourquoi n'allez-vous pas vous coucher lorsque votre corps le réclame?

10 avril 2008

Un article dans le magazine "Avantages"

Allez, on ne va pas faire nos bêcheuses mais on voulait quand même vous dire que notre blog est à l'honneur dans le dossier écolo du magazine Avantages du mois de mai. Nous remercions Isabelle Soing, la très gentille journaliste qui nous a interviewées et le non moins gentil Luc Quelin, photographe, dont nous avons particulièrement apprécié la patience et la tolérance face à nos petites personnes crispées et impressionnées (gourdasses en clair!)

Ce fut un moment amusant et moteur pour nos projets communs même si nous nous rendons bien compte qu'il est paradoxal de témoigner dans un journal au papier glacé qui utilise "la mode verte" pour éditer à grands tirages. En feuilletant le magazine, je n'ai pu que m'interroger devant le nombre de pages de publicité pour des cosmétiques au paraben, testés sur animaux ou pour des meubles en teck et autres voitures 4x4...

Les articles du fameux dossier vert m'ont laissée également pantoise : des gadgets tels le téléphone portable qui, une fois jeté dans la nature, laisse pousser la graine qui était plantée à l'intérieur au sextoy à l'énergie solaire, j'ai dû mal à m'y retrouver.

Bon, j'imagine que les lectrices du magazine ont pourtant appris que l'on pouvait utiliser des toilettes sèches ("Une litière comme mon chat", ça donne envie!) et consommer bio sans se ruiner. Si un des messages passe, on n'aura pas tout perdu... Cependant, à en regarder les statistiques de lecture de notre blog, qui n'ont pas subi de changement prodigieux, on peut supposer que les lectrices n'ont pas forcément poussé la réflexion plus loin que la page mode du magazine. Dommage...

Enfin, on aura toujours passé un bon moment, rencontré deux personnes charmantes et fait la fierté de nos mères! Elle n'est pas belle la vie?

couv

20 mars 2008

Messages subliminaux à la maternité

Aujourd’hui, c'est l'anniversaire de mon fils. Il a cinq ans. A cette même heure, il y a cinq ans, il était tranquillement en train de dormir dans son berceau en plastique, dans la chambre de la maternité où j'avais accouché, et je n'osais pas le prendre dans mes bras. J'avais peur de le déranger, peur de le réveiller. Pourtant, je crevais d'envie de le tenir contre moi, de serrer dans mes bras ce petit être merveilleux que j'avais porté neuf mois et dont je découvrais le visage d'ange, les petites mains si douces et si potelées aux poings tout fermés... Je n'osais pas. Je n'ai pas osé pendant plusieurs heures, ou plusieurs jours, je ne sais plus. Bien sûr, je le prenais quand il pleurait, je l'allaitais, mais quand il se rendormait je le remettais vite dans son petit lit... Il m'a fallu longtemps avant d'oser, vraiment. Et j'ai mis plus longtemps encore avant de comprendre ce qui m'avait retenue, empêchée...

Quand il est né, et bien que je sois contre, on me l'a pris pour l'aspirer (il ne respirait pourtant pas si mal) pour l'habiller (je voulais le garder contre moi, on m'a affirmé qu'il aurait froid et je n'ai rien pu faire) et on me l'a rendu endormi, dans son berceau. Je pense que si on me l'avait mis, endormi, dans les bras, plutôt que dans le berceau, je n'aurais pas réagi de la même façon. Là, le message implicite qu'on me transmettait avec beaucoup de force et un impact très grand sur la jeune mère inexpérimentée que j'étais était le suivant : les enfants dorment dans leur lit. Point. Et moi qui suis une femme obéissante, j'ai intégré sans même m'en rendre compte cet ordre des choses... alors même qu'une partie de moi-même se révoltait en silence, étouffée par le « c'est comme ça et puis c'est tout ». Les enfants dorment dans leur lit, pas dans les bras de leur mère. Et surtout pas contre leur mère la nuit, les lits à la maternité sont tellement petits que les risques de chute sont assez importants ! Je me souviens qu'une nuit, il s'est endormi en tétant contre moi... Je me suis demandée si je n'allais pas me faire engueuler par une puéricultrice... Je n'avais pas du tout réfléchi à tout ça avant l'accouchement. J'avais beaucoup pensé à l'accouchement que je souhaitais, j'avais fait un projet de naissance, mais pour la suite, à part l'allaitement qui me semblait incontournable, je n'avais pas d'idées préconçues quant à ce que j'aurais envie de faire, ce qui serait bon pour le bébé... Du coup, sans que je m'en rende compte, je me suis plus ou moins soumise à ce que je croyais être les diktats de notre société et quand j'ai osé commencé à désobéir, cela a été dans la crainte de représailles, de remarques plus ou moins bienveillantes et désagréables... alors qu'après tout, le plus important n'est-il pas que la mère fasse se qu'elle sent bien pour elle-même et pour son  bébé ? Et le rôle de l'équipe médicale autour ne pourrait-il pas être de l'aider à trouver les solutions à l'intérieur d'elle-même et de l'encourager, de la soutenir pour qu'elle puisse être au plus près de ses sensations, émotion, le plus possible à l'écoute de son intuition ? D'autant que c'est un moment où l'intuition crie tellement elle est puissante (enfin, dans mon cas en tout cas) et que lutter contre à un moment aussi important avec des enjeux qui ont des effets aussi longs dans la relation entre un bébé et sa mère est tout simplement épuisant.

La deuxième chose induite par le passage à la maternité et la façon dont se passent les choses assez souvent c'est « vous ne pouvez pas vous débrouiller toute seule, laissez-moi faire ». Je n'ai changé la couche de mon petit garçon que le jour de mon départ de la maternité. Pourtant, j'aurais tout à fait pu être en capacité de le faire avant. On aurait pu me montrer, m'expliquer... Mais il fallait que je me repose... soi-disant. Tout cela fait douter la mère de ses capacités à se débrouiller toute seule. Néanmoins, on la met à la porte au bout de trois ou quatre jours, les lits coûtent cher et il y a la queue ! Il n'est pas si loin le temps (cela existe peut-être encore) où les bébés étaient mis à la nurserie la nuit (dans le vide, on ne vous entendra pas crier) et où les bébés étaient lavés par les sage-femmes...

Après un accouchement, la plupart des femmes ont une sensibilité à fleur de peau. Quelques paroles à la légère peuvent avoir un effet dévastateur. Or comment les personnels pourraient-ils être à l'écoute des mères avec les conditions de travail qui sont les leurs ? Eux aussi sont soumis au Dieu des Chiffres... Les bébés ne sont plus regardés, ils sont pesés, mesurés, étiquetés. Je me souviens comme si c'était hier du moment où on est venu m'agresser en me disant « il n'a pas pris assez de poids, on va lui donner un biberon de complément. » j'ai refusé, je me suis fait engueuler et de toute façon je n'allais pas avoir le choix, on allait m'envoyer le médecin... Jusqu'à ce que la femme se rende compte qu'elle n'avait pas le bon dossier dans les mains. Si elle avait seulement jeté un oeil à mon fils elle aurait vu qu'il n'avait besoin de rien ! De plus, j'ai appris par la suite que donner un biberon de complément est la meilleure façon pour faire rater un allaitement. C'est tout bénèf pour Nestlé et compagnie, tout ça ! Et tellement mieux pour le bébé ! Et même s'il avait vraiment fallu l'alimenter autrement (dans la plupart des cas, augmenter le nombre et la durée des tétées suffit, mais ça, elle ne me l'a pas proposé !), peut-être aurait-elle pu me l'expliquer calmement au lieu d'essayer de me faire peur en annonçant la venue du père fouettard sous les traits du médecin qui allait me faire marcher droit ! Et puis, a-t-elle pensé à l'effet que ça peut avoir sur une mère de s'entendre dire qu'elle ne nourrit pas bien son enfant ? Qu'elle est en train de le laisser mourir de faim ? (car c'est bien ça, non ?)   Bon, d'accord, je suis en train de parler d'un cas particulier. N'empêche, en 4 jours de maternité, j'ai rencontré plusieurs cas particuliers qui traduisaient tout de même une certaine philosophie générale...

Alors, entendons-nous bien, je ne suis pas en train, là, de critiquer gratuitement les sages-femmes ou les puéricultrices... pour ce que j'en ai vu, elles font leur boulot du mieux possible dans les conditions difficiles qui sont les leurs. Ce que je regrette, c'est qu'il n'y ait pas de réflexion (cela a peut-être aussi changé en 5 ans... pour la deuxième, j'ai accouché à la maison, j'avais été trop traumatisé par mon passage à la maternité) sur le pourquoi et le comment des pratiques... Comment accompagner une mère ? Ça se réfléchit un peu, sinon, on peut tomber dans l'assistanat ou pire... Sinon, on peut, sans s'en rendre compte, véhiculer des messages subliminaux très iatrogènes... et bousiller durablement la confiance d'une mère dans ses capacités à s'occuper de son enfant.

Voilà, je suis désolée, je me suis un peu énervée toute seule devant mon ordinateur, je ne pensais pas être encore aussi en colère 5 ans après... et pourtant, je n'ai pas tout raconté ! Bonne journée à vous quand même...

12 mars 2008

Pensées en vrac

Beaucoup d'idées en vrac en ce moment... Je vous fais un petit florilège, sans souci d'organisation, vous voudrez bien m'en excuser, mais à force de vouloir écrire des articles parfaits je n'en écris plus du tout, du coup, tant pis, ce soir, c'est du « comme ça vient »... Allons-y :

J'ai découvert récemment Noam Chomsky. On m'a prêté un de ses livres, c'est passionnant et tout à fait ravigotant. Enfin quelqu'un qui dit ce qu'il pense... et qui a pensé avant de parler ! Le bouquin s'intitule « deux heures de lucidité » et traite, entre autre, de la propagande faite par les capitalistes pour le capitalisme, des centres du pouvoir, de la « démocratie », des médias, etc. Tout ce à quoi je pense depuis plusieurs années, les choses que j'essayais de théoriser, les pensées éparses que j'essayais de systématiser... il le fait avec concision et simplicité.  Un livre à lire, d'urgence.

On parle beaucoup, sur ce blog, de consommation et de simplicité volontaire. J'ai avancé l'idée que moins consommer c'était reprendre du pouvoir sur sa vie, en tout cas, c'est comme ça que je le vois. Chomsky démontre, documents à l'appui, que des industriels et des hommes d'affaire, depuis la fin des années 30 puis surtout depuis l'après deuxième guerre, ont réfléchi à des méthodes et des mesures qui amèneraient les gens à « s'attacher aux « choses superficielles de la vie, tels les objets de consommation à la mode » oubliant les idées dangereuses de compassion, de solidarité, de souci d'autrui et, d'une façon plus générale, les valeurs humaines. »  (Je ne sais pas de qui est la citation à l'intérieur de la citation.) Voilà qui est joliment résumé. Il explique que les masses doivent être tenues dans une relative ignorance et que le travail des « élites » consiste à faire perdurer le système. Les gens au pouvoir n'ont pas du tout intérêt à ce que les gens se mettent à penser par eux-mêmes. Les médias participent de cette perpétuation de l'ignorance. On informant sur des broutilles (les frasques de Sarkozy, plutôt que les lois liberticides qui passent en douce, par exemple), en ne relayant pas les combats de la « base », en noyant le poisson... Cela m'est déjà arrivé plusieurs fois de participer à des manifestations importantes (en nombre et en raison d'être) qui n'étaient absolument pas couvertes par les médias. Pensez-vous, les gens pourraient se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls à lutter, ils pourraient reprendre espoir et se avoir l'idée de se battre à leur tour !

Et puisqu'on parle d'information, il faut quand même que je vous informe sur les nouveaux programmes, à l'heure actuelle « soumis à consultation » (c'est à dire qu'on va pouvoir dire qu'on n'est pas d'accord, mais on ne sait pas si quelqu'un nous lira, et encore moins si on tiendra le moindre compte de notre avis...) dans les écoles. Je ne les ai pas encore lus dans leur totalité, c'est assez indigeste et surtout, ça me flingue le moral. Déjà que je me demandais si j'allais survivre à l'école... Juste quelques petits extraits pour vous donner une idée. Ce matin, nous avons épluché les programmes de sport. Auparavant, il était question d'apprendre à coopérer, de mener des actions, de jouer... Maintenant, le terme de coopération disparaît des intitulés des CE2 CM1 CM2.  Par contre, lors d'un combat de lutte, l'objectif, c'est écrit noir sur blanc consiste à « mettre à terre » son adversaire. En jeux de raquettes il faut « marquer des points ». Vous me direz, c'est l'objectif de ces sports, en « vrai ». Oui, mais à l'école, ce n'est pas ça qu'il faudrait enseigner aux enfants; La loi de la jungle et les plus forts qui dominent les autres, il n'y a pas besoin d'instits pour l'enseigner, ça vient assez facilement ! Par contre, la coopération, l'attention aux autres, l'entraide... J'ai fait de la lutte il y a trois ans avec des CM, c'était génial. Ils découvraient leurs forces, il apprenaient à respecter leur corps et celui de l'autre tout en allant au contact, ils apprenaient à observer les autres, à chercher des tactiques... Nous ne mettions absolument pas l'accent sur le fait de gagner ou de perdre...

En mathématique, pour le cycle 2 (GS, CP, CE1) il n'est plus question d'apprendre à réfléchir et à comprendre les maths, comme on essaie de le faire actuellement. L'accent est mis sur les techniques opératoires qu'il faut maîtriser très très tôt (addition, soustraction, multiplication en fin de CE1... pour l'instant, on commence la multiplication en CE2 et on l'exige en fin de CM1). Nous ferons de vos enfants de bons consommateurs et de bons travailleurs. D'autant que nous allons revenir à la morale d'antan, leur apprendre à se lever dès qu'un adulte rentre dans la classe (oui, c'est écrit dans les programmes) dès qu'ils entendent la Marseillaise, et à vouvoyer leur enseignant. Un peu de respect, que diable. Voilà pour mon début de lecture. Ah oui, et j'ai survolé la colonne « arts visuels » et pour le peu que j'en ai vu, on va devoir enseigner aux enfants l'histoire de l'art -ce qui n'est pas inintéressant en soi – au détriment de la pratique artistique...

C'est bizarre, non ? On va apprendre qu'il y a des objets de valeur (le cristal de Venise est au futur nouveau programme, je ne sais même pas trop ce que c'est moi-même) et qu'on peut les acheter, et donc qu'il faut de l'argent, au lieu de découvrir sa créativité, de s'enrichir, de se libérer... Je pense que quelqu'un qui écrit, qui peint, qui chante, qui danse... qui a une pratique artistique ou manuelle, quelque qu'elle soit et même si elle est irrégulière, est beaucoup moins manipulable que quelqu'un qui n'en a pas.  C'est une pensée que je ne peux pas prouver, je n'ai rien lu qui confirme ou infirme ça, c'est simplement une intuition. L'art permet de sortir des chemins balisés. L'art permet de se rapproprier qui l'on est. L'art libère, il desserre l'étau, il donne confiance en soi, il solidifie notre sentiment d'existence. L'art nourrit, bien plus que la consommation, pour en revenir à notre  point de départ. Peindre un tableau, c'est entrer en soi, c'est pour un instant s'autosuffire... Or, tout le monde a des capacités créatrices. Tout le monde a besoin de les exprimer... et très peu le font.

D'abord parce qu'on fait de l'art quelque chose d'intouchable, de réservé à ceux qui savent... Écrire de la poésie, c'est bon pour les poètes. Peindre, c'est réservé aux peintres, etc. De plus, de toute façon tous les artistes crèvent la dalle et en plus, ce n'est pas un métier sérieux... et ce n'est pas non plus une activité sérieuse. Ce n'est pas responsable. Pour pouvoir créer, il faut pouvoir retrouver l'enfant en soi, et lui donner une place. S'amuser avec des couleurs, avec des mots, sans objectif de rentabilité, juste pour se faire plaisir, dans une société où tout le monde semble trimer et souffrir, c'est très culpabilisant. Et pourtant...

Bref... Je vous encourage à créer... N'importe quoi. Enfiler trois perles pour faire un collier pour une amie. Mettre ensemble quelques fleurs pour un bouquet. Inventer un gâteau avec des ingrédients improbables. Raconter une histoire aux enfants. Si vous ne savez pas quoi, qui, quand, dites les premiers mots qui vous passent par la tête puis laissez l'histoire se dérouler, comme elle vient. Ça vient, au bout d'un moment. Repeindre l'armoire de la salle de bain. Colorier un mandala... N'importe quoi qui vous fasse du bien, n'importe quoi qui vous donne le sentiment que vous êtes vous, et pas n'importe qui, que votre vie a de la valeur et que vous pouvez faire quelque chose, que vous n'êtes pas dépendant du « système » à 100%. Il n'y a pas besoin d'argent pour créer. Pour écrire un poème, il faut un crayon et une feuille. Pour danser, il faut un corps. Pour chanter... Bref, vous pouvez...

Voilà, c'est fini mon vrac pour ce soir. J'espère que c'était quand même compréhensible...?

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